Si le burn-out est un phénomène désormais bien connu des managers et des responsables RH, le burn-on est quant à lui beaucoup plus discret, mais avec des conséquences tout aussi graves et délétères sur le bien-être et la santé des salariés. Le burn-on est le mécanisme par lequel un salarié souffre d’un surmenage chronique et de stress permanent mais sans aller jusqu’à un épuisement total comme dans le cas d’un burn-out. Ainsi la personne continue à s’investir tellement dans son travail qu’elle s’en oublie totalement et ce, même si elle est émotionnellement et physiquement épuisée. Elle accomplit brillamment toutes les missions qui lui sont confiées, enchaîne les réunions, répond à tous ses mails, continue de travailler durant ses congés, ses vacances et reste au bureau jusqu’à point d’heure même si elle est au bord de l’implosion. La personne en burn-on brille par sa productivité et son implication professionnelle, ce qui donne souvent l’impression qu’elle est épanouie. Alors que la réalité est tout autre. En effet, derrière son sourire la personne en burn-on cache une fatigue extrême, présente des troubles du sommeil, à peur de décevoir ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques, à une grande difficulté voire une incapacité à séparer sa vie professionnelle de sa vie privée…etc. Tous des symptômes qui s’apparentent à ceux de la dépression et qui sont si multiples, que cela les rend difficilement détectables. La personne en burn-on est toujours au bord de la rupture mais avec une telle tendance à minimiser et sous-estimer son mal-être que cela peut la mener tout droit au burn-out. Cependant le burn-on n’évolue pas systématiquement en burn-out. Certaines personnes peuvent en être victimes pendant des années sans que cela ne les empêche de se rendre chaque jour à leur travail. Cela explique entre autre pourquoi ce phénomène est encore mal appréhendé par les entreprises. Mais qu’il s’agisse des effets d’un burn-on plus pernicieux que ceux du burn-out, la prévention est primordiale dans les deux cas. Cela nécessite notamment de réévaluer la place que l’on accorde à notre activité professionnelle. Quel sens souhaite-t-on lui donner dans notre parcours de vie ? Il est important de repenser nos propres priorités et d’apprendre à dire « non ». Il est important de se demander ce que l’on est prêt à donner, ce que l’on est prêt à faire, et ce qui dépasse clairement nos limites, puis de se fixer à soi-même des limites et des actions profondément claires. Poser nos propres limites va nous aider à définir ce qui acceptable pour soi-même et ce qui ne l’est pas. C’est véritablement commencer à être plus généreux avec soi-même pour se dégager d’une situation qui nous fait souffrir. Si notre activité professionnelle est une part déterminante de notre vie voire de notre identité, la manière dont on s’y investie ne doit absolument pas nous empêcher de prendre soin de nous. Etre un(e) excellent(e) professionnel(le) ne veut pas dire s’épuiser à la tâche. Notre corps constitue la base de notre existence terrestre et les soins à lui apporter représente la clé de tout le reste qui constitue notre vie. J.B