Notre cerveau utilise divers mécanismes pour décoder les informations afin de comprendre la réalité. L’expérience, le vécu, l’émotion et nos valeurs font partie des bases sur lesquelles se fonde le décodage des informations que l’on reçoit. Notre compréhension et notre perception du monde extérieur dépendent largement de ces facteurs. Nos comportements découlent ensuite de ces interprétations. Il arrive parfois que nos pensées soient exagérés ou totalement irrationnelles et nous amènent ainsi à percevoir la réalité de manière inexacte.
1- La pensée dichotomique ou principe du tout ou rien. C’est le fait de penser que si une chose n’est pas exactement comme nous le souhaitons, alors il s’agit d’un échec. Il s’agit d’une perte totale des nuances. Ex. : « Si je n’ai pas été embauché, c’est que je ne vaux rien ».
2- La sur-généralisation : on construit des règles pour son comportement futur à partir de quelques événements négatifs passés. Ex. : « Elle, il n’a pas voulu sortir avec moi ; je vois bien que je n’arriverai jamais à sortir avec quelqu’un « . Avec la sur-généralisation, un seul événement négatif peut influer tout le comportement à venir d’une personne qui se voit alors vouée à l’échec. On peut distinguer 2 grands types de sur-généralisation
a : La sur-généralisation verticale : un échec dans un domaine à un moment donné, et c’est tout le domaine en question (passé, présent et avenir) qui est perçu comme un échec et perdu d’avance.
b : La sur-généralisation horizontale : c’est le fait de lier entre eux des problèmes différents, là où ça n’a pas lieux d’être. Un échec dans un domaine va amener la personne à voir des échecs dans tous les domaines. Ex. : « J’ai été licencié de mon entreprise, ce n’est pas étonnant, je rate tout ce que je fais dans la vie ».
3- L’abstraction sélective : il s’agit d’un filtre mental qui ne laisse percevoir que le côté négatif des choses. On se focalise sur les détails déplaisants, ce qui nous conduit à voir l’ensemble en négatif. Ex. : une personne passe une soirée avec des gens agréables et intéressants, elle s’amuse, elle danse, lorsque quelqu’un renverse du café sur sa chemise. A cause de cet incident, elle en conclut que la soirée est totalement gâchée.
4- La disqualification du positif : on transforme une expérience neutre ou positive en expérience négative. Ex. : on me fait un compliment, j’en déduis que « tout le monde sait que c’est faux, on me dit ça juste pour me faire plaisir ».
5- Les conclusions hâtives ou principe de l’inférence arbitraire : on imagine des scénarios noirs sans preuve et on y porte crédit. On peut en distinguer 2 sortes :
a : Les lectures des pensées d’autrui : C’est lorsque l’on croit connaître les pensées des autres en se fiant à de maigres indices. Ex: « Je lui ai laissé un message mais il ne m’a pas rappelé, il ne me considère plus comme son ami. »
b : Les erreurs de voyance : faire des prédictions pessimistes et les considérer comme vraies. Ex. : « Je vais rester seul toute ma vie. »
6- Exagération (dramatisation) et minimalisation : on exagère ses erreurs et on minimise ses points forts.
Exemple d’exagération : « J’ai fait une erreur au travail, tout le monde va le savoir et je serai complètement ridicule aux yeux de tous. »
Exemple de minimalisation : « J’ai trouvé la solution au problème, mais c’est simplement parce que j’ai eu un coup de chance ».
7- Le raisonnement émotionnel : c’est se servir de ses sentiments comme s’il s’agissait de preuves. Ex. : « Je me sens désespéré, donc mes problèmes doivent être impossibles à résoudre. »
8- Les fausses obligations : se fixer arbitrairement des buts à atteindre. Ex. : « Je dois absolument faire le ménage chez moi. ». Résultats : si l’on n’atteint pas ses objectifs, on se sent coupable. On peut également appliquer cette règle pour les autres (on me doit…) : « Après tout ce que j’ai fait pour lui, il pourrait au moins être reconnaissant. » Cela conduit à un sentiment d’amertume, de ressentiment, et à l’idée que l’on est la seule personne à se conduire convenablement.
9- L’étiquetage : ce sont des jugements définitifs et émotionnellement chargés que l’on porte sur les autres ou sur soi-même. Ex. : « Cette personne est un monstre. » ; dire « Je suis complètement nul » au lieu de dire « J’ai fait une erreur ».
10- La personnalisation : se sentir responsable du comportement des autres. Ex. : « Si mon enfant ne travaille pas à l’école, c’est parce que je suis une mauvaise mère….un mauvais père. », « Ce qui arrive est ma faute. » La personnalisation conduit à un sentiment de culpabilité. Cela consiste à penser pouvoir gérer la vie des autres (alors qu’on ne peut que l’influencer).